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15 minutes et 32 secondes avec Owlle dans Paris

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Owlle

Mardi 21 janvier 2014, l’hiver est un peu bizarre à Paris mais les transports parisiens fonctionnent comme d’habitude et il n’y a aucun problème majeur pour se rendre –tard– dans le IXème arrondissement de Paris pour rencontrer la Française Owlle qui vient tout juste de sortir son premier album, FRANCE.

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19h30, je pointe le bout de mon nez dans les locaux de Sony Music, dans le IXème arrondissement de Paris. L’endroit est immense, vitré, moderne et en même temps assez ancien avec ses lambris et ses escaliers monumentaux en pierre. Owlle prend le temps d’envoyer un dernier message avant de s’en excuser avec un sourire.

FRANCE
Son premier album FRANCE est sorti la veille. L’interroger sur le nom de cet album qui se rapporte sans doute à son prénom semble un peu facile mais assez logique tout de même. »Oui, FRANCE, c’est par rapport à mon prénom, et par rapport au fait que c’est mon premier album, qu’il est vraiment à moi« . Ceux qui ont déjà écouté l’album (notre chronique ici pour les curieux et retardataires) s’accordent sur le fait que ce premier album diffère beaucoup de ce que l’on avait vu jusque-là. Sans véritable question, une réponse se construit. « En fait, FRANCE est la version finale, aboutie, de mes chansons. Beaucoup de choses n’étaient que des versions intermédiaires. Pour « Free » par exemple, difficile de rester sur de l’acoustique, mais difficile de refaire la version live. Du coup, l’entre-deux c’est de faire quelque chose d’épuré donc j’ai fait une légère ambiance, j’ai retravaillé avec un super pianiste et on a fait quelque chose de très proche de la version acoustique, mais pour l’album, plus classieuse. Mais pour moi, c’est la bonne version. Le reste était un cheminement qui est tombé dans les oreilles des uns et des autres, mais finalement, une chanson reste une chanson ». Quand je lui demande si refaire certaines pistes a été particulier, la réponse est sans appel. « Il y a un moment, on a envie de montrer comme nous on l’avait pensée et pas juste en version acoustique… Les versions acoustiques, elles peuvent exister toute la vie hein! »

Une bonne partie du public s’attendait aussi à retrouver l’omnichord d’Owlle, qui était presque devenu sa marque de fabrique. Et pourtant, disparu de l’album, ou presque. La question était incontournable : est-ce que l’omnichord est mort ? « L’omnichord, il est sur quelques pistes, il y est de manière anecdotique. Mais tu sais, l’omnichord, c’est quelque chose qui est bien et qui m’a énormément aidée au tout début et qui est encore présent sur la scène, c’est un instrument qui est cool mais qui a beaucoup de limites, tu ne peux pas vraiment faire beaucoup de choses avec. Du coup, il y est, par notes, mais quand il est enregistré, pour le distinguer c’est pas toujours évident. Je l’ai mis de manière un peu subliminale mais un omnichord ça reste très beau visuellement, mais tu ne peux pas faire un album avec, c’est limité. Il sera toujours là dans le paysage sans être une finalité pour autant. »

IMAGE & ESTHÉTIQUE
Owlle a commencé à faire son bout de chemin en se frayant un passage das les magazines, avec une esthétique toujours plus prononcée. Sa formation aux Beaux Arts explique sans doute la chose. « [L'image] est un moyen de traduire ce qui se passe dans ma tête, de vivre, mes goûts… En plus moi je suis assez… pas changeante mais je suis super curieuse de plein de choses donc j’ai aussi tendance à vouloir ne pas rester sur les mêmes choses dix ans. J’ai aussi fait les Beaux Arts, ça aide beaucoup, ça fait partie du jeu en fait. Ça fait partie de la réflexion, des envies. » Son premier clip, « Ticky Ticky », est sorti il y a un an, et se posait déjà là avec cette image assez particulière. Elle se lance toute seule.  »Là on a un deuxième clip qui est bientôt fini. Et l’esthétique, elle est aussi présente, elle le sera de plus, et de plus en plus assumée. Il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte maintenant, il y a le côté chorégraphie, il y a le côté esthétique vestimentaire qui évolue, tout va avec en fait, tout grandit en même temps. Tu prends plus de risques quand tu avances et que tu vois qu’on te suit que quand il n’y a personne. Plus il y a du monde, plus tu prends des libertés et tes envies, tu essayes de les réaliser parce que ça fait plaisir à tout le monde« .

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Au-delà des considérations vidéo, l’artwork de l’album vaut vraiment le détour.  »Tout le monde était très surpris, mais ça me fait plaisir au final. Tout le monde s’attendait à quelque chose de bien précis et moi je voulais quelque chose de... » Elle s’arrête soudainement pour partir sur un autre fil. « Mais tu sais, une pochette ça se fait, t’as une envie, puis à un moment donné tu fais les photos, et au moment où tu as les photos, il y a des choix qui s’imposent parce que tu tombes sur quelque chose. Et moi, quand cette photo est tombée sous mes yeux, j’ai dit « c’est celle là. » alors qu’il y en avait d’autres très très belles, peut-être plus jolies dans le sens esthétique ou beauté, tu vois. Là c’est vrai qu’on me voit allongée, on me devine, on sait pas si je suis rousse, elle est noire et blanche« . Owlle continue à dérouler sa pensée.  »L’idée c’était que le côté allongé comme ça, le make-up, il y avait un truc qui me rappelait beaucoup les photos de Man Ray, les côtés dénudés, les formes, les ondulations, tout ce genre de choses. Et malheureusement, on a dû censurer la photo parce que iTunes, tout ça, tout ce qui est sites publics nous ont contraints à ne pas la sortir comme je voulais mais elle y est quand même dans le booklet en forme de poster. Il y a même une pochette off qui est cachée dans l’album mais que personne ne peut la voir si tu ne le sais pas ».

La discussion se continue tranquillement. « Et en fait, quand je l’ai vue, pour moi c’était ma pochette d’album. C’était une évidence parce que justement, je suis plongée dans le blanc, comme ça, on sait pas si c’est de l’air, ça peut être n’importe quoi. Y avait un truc un peu aérien, de très apaisé parce que je suis allongée, tout ça, et le côté dénudé, y avait un côté pur. Je ne me suis pas dit « oui, je montre mon sein et j’ai envie de montrer mon sein« , c’était pas le but. Et puis justement le stylisme, tout le monde m’en parle « oui, tu es très portée sur la mode« , bah là, mon habillage, il était juste pur, c’était moi et du make-up. Je voulais être dans un truc très simple et justement, je veux que quand on ouvre l’album et quand on me voit sur scène, que ça ne soit juste qu’une ouverture. Faire un truc trop stylisé, très rousse, on sait que je suis rousse, au final, les gens savent qui je suis.« 

« QUAND TU ES MUSICIEN, TU DOIS FAIRE LA PART DES CHOSES »
FRANCE a l’air d’être plus l’aboutissement d’une évolution faite au grand jour qu’autre chose. « En fait les gens ont assisté, ceux qui m’ont suivie depuis le début, au final vous êtes un petit noyau, vous êtes pas beaucoup, vous avez vécu avec moi en direct ce que j’aurai pu faire normalement dans ma chambre sans l’œil du public. Mais comme, à Paris, à partir de la session du Hiboo, ça a déclenché beaucoup de choses, j’ai été prise dans une évolution complètement ouverte aux autres. Finalement tout le monde l’a vu en même temps que moi je le faisais. Ce qui était pas mal. »

Et puis elle embraye à nouveau sur son évolution et comment tout s’est arrangé pour parvenir à FRANCE. « Quand les gens te suivent très tôt sur scène, ils se font une image de toi et parfois, toi-même, tu imprègnes des choses que tu réinterprètes dans ton cerveau. Parfois on m’a dit « ha mais tu as refait un arrangement là ? » alors que pas du tout, le live est exactement pareil. C’est ça aussi qui est étrange en tant que musicien. Tu veux faire comme le live, mais tu ne peux pas, parce que ce qui marche en live ne peut pas être reproduit en disque et c’est le truc le plus compliqué quand tu es musicien. Tu dois faire la part des choses et ne pas faire un truc qui sonne trop live parce que sinon ça n’a pas d’intérêt et c’est pas un disque de toute manière, et en même temps, ne pas faire un truc trop différent du live parce que sinon les gens ne s’y retrouvent pas. Donc il y avait un truc que je voulais trouver et moi je suis assez contente parce que niveau disque, c’est ce que je voulais donner aux gens. »

On se quitte sur une dernière question concernant des collaborations futures. « Il faut que l’idée me donne envie, mais je ne me restreins pas. J’adore les collaborations, faut juste que ça soit un truc qui ait du sens, que ça représente quelque chose quoi. Mais oui carrément. Je rêve de faire un featuring avec Frank Ocean, je suis ouverte hein, mais c’est sûr que je ne prendrais pas n’importe qui n’importe comment. Faut que ça soit quelque chose qui me parle et qui soit vraiment justifié. »

Une poignée de main, un sourire et Owlle disparaît dans les étages pour récupérer ses affaires.

Merci à Owlle, Sony Music et Antoine B. pour avoir permis et organisé cette rencontre.


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